Aux confins de l'Amérique, ep. 3: Le silence

Mes récentes découvertes à vous faire partager.

-The Orioles, It's Too Soon To Know: https://www.youtube.com/watch?v=O1q7xXXVoCY

L'historien Greil Marcus qualifie cette chanson de premier enregistrement de rock'n'roll, parce qu'on ne sait pas si le leader va trouver la force mentale d'aller au bout, de dépasser le silence qui le guette à chaque fois. Je ne peux qu'approuver. D'une beauté poignante.

-Morton Feldman, For Aaron Copland: https://www.youtube.com/watch?v=sj51jb0_T2I

Une autre méditation sur le silence, puissante, plus radicale que la chanson sans doute.

-Leonard Bernstein, For Aaron Copland: https://www.youtube.com/watch?v=SwgPBofKwfs

Lequel de ces hommages pensez-vous qu'Aaron Copland (le plus célèbre des compositeurs américains!) aurait préféré? Cette très belle pièce faisait partie, à la base, d'un ensemble intitulé Moby Diptych. Au piano, le silence de la mer.

-Phill Niblock, Winterbloom too: https://www.youtube.com/watch?v=MKMdUjCfhf4

Le principe des compositions de Phill Niblock est toujours le même: une note, travaillée, colorée de différents timbres, d'instruments qui se rencontrent. Chacune de ses oeuvres me fait l'effet de l'appel d'un paquebot au départ d'un port. L'appel de la vie? De la mort? Chacun se fera son imaginaire.

-Laurie Anderson, O Superman: https://www.youtube.com/watch?v=Vkfpi2H8tOE

On ne pouvait pas parler de silence sans évoquer Laurie Anderson, artiste aux mille visages, proche à la fois de l'esthétique minimaliste à la Steve Reich et de la pop. Cette chanson est le silence absolu: le silence de l'art pour laisser parler le bruit du monde. Écoutez la: vous entendrez le temps passer.